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Pédagogie Freinet : 9 principes clés pour tout comprendre

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Crédits : iStock / evgenyatamanenko

Basée sur la pédagogie active, la méthode Freinet est une technique d’éducation, destinée avant tout au milieu scolaire, où l’élève est acteur de son apprentissage. C’est en effet l’enfant qui va découvrir par lui-même ce qu’il va apprendre. Pour cela, Freinet s’est appuyé sur 9 principes qui peuvent notamment être appliqués en classe à partir de la maternelle. 

1. Le tâtonnement expérimental

La pédagogie Freinet repose avant tout sur la méthode de tâtonnement expérimental, aussi appelée pédagogie de l’erreur. Le principe est simple : l’enfant expérimente seul son environnement (il tâtonne) jusqu’à trouver seul la solution au problème posé. L’objectif est le laisser faire des essais et des expériences et d’apprendre de ses erreurs, le tout sans qu’il se sente honteux de s’être trompé. En bref, l’enfant apprend à marcher en marchant et il apprend à parler en parlant.

Concrètement, l’enseignant suggère un problème à ses élèves et les invite à le résoudre en utilisant leurs propres moyens. Il ne doit cependant pas s’effacer, mais plutôt rester à l’écoute pour accompagner les enfants dans leurs différents raisonnements. Ces derniers sont alors susceptibles de prendre des initiatives, et surtout de sortir des sentiers battus, ce qui doit être valorisé. L’idée est de donner un rôle actif à l’élève, de façon à ce que ce soit lui qui construise son apprentissage.

2. La libre expression

L’autre pilier de la pédagogie Freinet est la libre expression, une méthode qui encourage la création. Il s’agit de laisser les enfants explorer leur imagination et extérioriser leurs idées par le dessin, l’écriture, l’expression corporelle ou encore la musique. Le but est de favoriser le développement de leur créativité tout en les aidant à apprendre à s’exprimer.

Cela se traduit par la création de textes, d’exposés, d’un journal scolaire, d’une correspondance interscolaire et de toute autre forme de création qui permette de restituer les pensées des élèves face aux différentes situations (rencontre avec un professionnel, visite au musée…). Là encore, l’enfant n’est plus spectateur mais auteur.

3. La coopération

La coopération est un concept essentiel de cette pédagogie alternative. En effet, les élèves sont invités à s’entraider pour mieux apprendre. La part belle est donc faite au travail de groupe ou encore au tutorat par des pairs.

Par ailleurs, les élèves peuvent également s’exprimer librement, sans craindre d’être jugés, et gèrent eux-mêmes leurs relations sociales. En effet, en cas de désaccord entre les enfants, l’enseignant ne doit pas intervenir, c’est à eux et à eux seuls qu’il incombe de résoudre les conflits dans la classe.

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Crédits : iStock / Tomwang112

4. L’école ouverte sur la vie

Dans la pédagogie Freinet, l’école est un lieu vivant qui doit absolument être rattaché à l’environnement de l’enfant. Elle ne doit en aucun cas être un lieu clos où le savoir s’apprend uniquement dans des manuels. Au contraire, elle doit être ouverte sur l’environnement culturel, naturel, historique, social ou encore économique.

5. L’évaluation des acquis

Les évaluations finales par l’attribution de notes n’ont aucun sens pour la pédagogie Freinet. Cette dernière prône plutôt des évaluations qui permettent de mesurer la progression des élèves dans leur apprentissage, et non pas leurs points faibles. Il s’agit donc d’évaluer les acquis de chaque élève.

Pour ce faire, Freinet a mis en place une méthode tout aussi efficace qu’amusante : des brevets de validation des acquis. Citons notamment le brevet d’écrivain, le brevet de lecture, le brevet de maître en orthographe, le brevet d’historien. Mais aussi le brevet de peintre, le brevet de nageur, le brevet de campeur, le brevet de marionnettiste…

6. Le respect du rythme de l’enfant

Les élèves apprennent à leur propre rythme et ne doivent en aucun cas être forcés. En effet, tous les enfants ne sont pas prêts au même moment pour acquérir de nouveaux apprentissages. La part belle est donc faite à la liberté mais aussi à l’égalité.

7. La méthode naturelle

La méthode Freinet s’appuie également sur la curiosité naturelle de l’enfant qui le pousse à, de lui-même, vouloir progresser dans ses apprentissages. L’acquisition des connaissances se fait donc naturellement, grâce aux réussites de l’enfant qui l’encouragent à aller toujours plus loin.

8. Le rituel du “Quoi de neuf ?”

Chaque matin, les élèves commencent la classe par un rituel quelque peu particulier appelé “Quoi de neuf ?”. L’objectif est ici de laisser l’occasion à chacun de s’exprimer sur un sujet qui l’intéresse et de partager ses connaissances apprises avec les autres, toujours dans un souci de coopération.

9. Le plan de travail

Concrètement à ce que l’on pourrait penser, la pédagogie Freinet ne repose pas sur une liberté totale laissée à l’enfant. Un cadre est tout de même mis en place par l’intermédiaire d’un plan de travail individuel pour chaque élève. Ce plan de travail personnalisé détaille les tâches que l’enfant doit accomplir d’ici la fin de la semaine, en fonction de ses compétences mais aussi et surtout de ses intérêts. C’est d’ailleurs l’élève lui-même qui définit ses activités.

Cette feuille de route hebdomadaire est un excellent moyen d’aider les élèves à apprendre à gérer leur temps, à être organisés et productifs. En somme, il s’agit de les responsabiliser et de les aider à gagner en autonomie.

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Crédits : iStock / Olga Nikiforova

Petit point sur Célestin et Élise Freinet

Célestin Freinet (1896-1966) et son épouse, Élise (1898-1983) – tous deux instituteurs -, étaient de grands défenseurs de l’école pour tous, où l’éducation est uniquement centrée sur l’enfant. Marqué par la Première Guerre mondial, où il est grièvement blessé au poumon, Célestin Freinet prend le temps de réfléchir à une école nouvelle durant sa longue convalescence.

Il est guidé par le désir d’ouvrir l’école à tous, même aux plus pauvres, et d’oeuvrer pour la paix. Selon lui, l’avenir est entre les mains des enfants et, pour éviter dans le futur de nouvelles dérives meurtrières, il incombe aux adultes d’aujourd’hui de les éduquer autrement.

Considéré comme l’un des plus grands pédagogues du 20e siècle, à l’instar de Maria Montessori, Freinet avait la volonté de relier l’école à la vie, à la réalité, en avançant que l’enseignant n’était pas l’unique vecteur de transmission des connaissances. Ce qui, à l’époque (et encore aujourd’hui), était plus que novateur. Mais cette pédagogie défendue par Freinet n’a pas convaincu l’école traditionnelle, qu’il a donc décidé de quitter pour fonder son propre établissement. Depuis, des milliers d’écoles estampillées Freinet ont vu le jour à travers le monde.

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